La vérificatrice générale de l’Ontario constate que la Laurentienne a inventé une crise financière et que le gouvernement a ignoré les signaux d’alarme

TORONTO/SUDBURY, 13 avril 2022 – Le rapport préliminaire de la vérificatrice générale de l’Ontario sur l’Université Laurentienne confirme les allégations faites par les membres du corps professoral depuis plus d’un an, à savoir que la crise financière de l’université est le résultat de pratiques de gouvernance secrètes et déficientes et de l’incapacité du gouvernement Ford à intervenir pour soutenir l’établissement lorsque ses besoins financiers sont devenus évidents. La vérificatrice générale a déterminé que le recours à la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) était inapproprié et inutile et que l’université aurait plutôt dû collaborer collégialement avec l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (APPUL) pour surmonter les difficultés financières de l’établissement.


« Le rapport de la vérificatrice générale indique clairement que jour après jour, mois après mois, la haute direction de l’Université Laurentienne a adopté une approche défectueuse et secrète à la gouvernance et à la planification financière de l’établissement, laquelle manquait de transparence et de responsabilité, deux éléments essentiels à la santé florissante d’une université, a déclaré Sue Wurtele, présidente de l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario (OCUFA). Une fois qu’elle a compris les conséquences de ses erreurs, au lieu de dire la vérité et de travailler avec l’association des professeurs pour trouver une voie à suivre, la haute direction a redoublé de discrétion et a passé des mois à planifier la façon dont elle allait démanteler l’université par le biais du processus de la LACC. »


Parmi les conclusions de la vérificatrice générale figurent de nombreux problèmes liés aux pratiques de gouvernance de l’université, notamment une surveillance insuffisante et un recours excessif aux séances à huis clos par le conseil d’administration de la Laurentienne, des projets de construction malavisés, des pratiques d’embauche douteuses et une masse salariale de plus en plus élevée pour les cadres supérieurs. Lorsque ces piètres pratiques de gouvernance ont conduit à une crise financière, la solution odieuse de la haute direction a consisté à dépenser des dizaines de millions de dollars en avocats dans le but de réduire les programmes, le corps professoral et le personnel de l’université. Lorsque la vérificatrice générale a été invitée à enquêter sur ce qui s’était passé, l’engagement toxique envers le secret s’est poursuivi, les cadres supérieurs créant une « culture de crainte » parmi les travailleurs de l’université et mettant en place des « restrictions sans précédent » quant à l’accès aux documents de l’université et au personnel.


« C’est une validation claire de ce que nous disons depuis des années, a déclaré Fabrice Colin, président de l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (APPUL). À maintes reprises, l’association des professeurs a exhorté l’administration de l’université à être plus responsable, à faire toute la lumière sur les finances de l’université et à travailler avec nous pour renforcer cet important établissement public d’enseignement supérieur et son mandat triculturel. À maintes reprises, nous avons été ignorés. »


La vérificatrice générale a constaté que le processus destructeur de la LACC était inutile et aurait pu être évité, et que le gouvernement Ford et le ministère des Collèges et Universités étaient au courant des difficultés financières de l’université avant le déclenchement du processus de la LACC, mais qu’ils n’étaient pas intervenus de manière proactive lorsque la crise est devenue évidente. Le rapport indique également que la loi fédérale LACC est une solution inappropriée aux problèmes financiers des institutions et établissements publics, car elle sape les principes fondamentaux de transparence, de responsabilité et de priorité de l’intérêt public. Les conclusions de ce rapport sur la LACC devraient déclencher des mesures prises rapidement par le gouvernement libéral fédéral, qui s’est engagé à réformer la législation sur l’insolvabilité afin qu’elle ne puisse plus jamais être utilisée pour d’autres institutions et établissements publics.


« Le gouvernement Ford avait à la fois l’occasion et le devoir d’agir et de fournir à l’Université Laurentienne le financement nécessaire pour éviter les compressions et tracer une nouvelle voie, a déclaré madame Wurtele. Au lieu de cela, Ford et de nombreux ministres des Collèges et Universités se sont croisé les bras, ont négligé leurs responsabilités et ont assisté à l’effondrement de l’université. »


« Le moment est venu d’écrire un nouveau chapitre, a déclaré monsieur Colin. De nouveaux cadres devraient être embauchés, disposés à adopter une gouvernance collégiale, transparente et responsable, et le gouvernement provincial devrait intervenir pour fournir à l’Université Laurentienne le financement dont elle a besoin pour rétablir les programmes supprimés, et les membres du corps professoral et du personnel qui ont été licenciés en raison de cette crise et de l’inaction du gouvernement Ford. »

Voici le point de vue.